Chapitre 10 ~ Talkin' Bout Revolution
Chapitre 10 ~Talkin' Bout Revolution
Eva
Madame Li m'a laissée partir. Je n'ai toujours pas regagné ma chambre, où on me poserai des questions. En fait, je suis devant la porte de notre chambre.
Je n'ai toujours pas digéré la "trahison" de Zack. Enfoiré. Et je ne suis pas la seule: personne ne s'en est remis. Sauf, peut-être, Carla, ce qui m'a étonnée.Au contraire, elle semble aller mieux. Après tout, elle n'avais quasiment jamais parlé à Zack, même si ce dernier lui lançait des petits regards en coin, et semblait s'intéresser à elle.
Je finis par entrer dans la chambre en soupirant. Adams se redresse brusquement.
— Eva ! Allick nous a dit que tu avais essayé de t'enfuir, on avait plus de nouvelles ! Comment tu te sens ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Je m'écroule dans mon lit avec un soupir de soulagement.
— Elle a testé un de ces infâmes produits sur moi... On en parle demain ? Je suis morte là...
J'ai à peine fini ma phrase que je m'endors déjà.
Je me lève avec un mal de crâne horrible... J'aurai bien besoin d'un doliprane, mais j'ai beau avoir demandé à tous ceux que je croise, personne n'en a.
Je rejoins Cara dans la chambre 117.
— Salut, dis-je.
— Salut, répond-elle. Comment tu vas ? Je veux dire... Après hier ? Je sais très bien ce que Madame Li t'a fait, alors...
Je souris.
— Ça va, je gère. Et toi ? Comment va Carla ?
Elle soupire.
— Bizarrement, elle a l'air d'aller mieux.
— Je l'ai remarqué aussi. Elle n'a pas l'être très affectée par le retournement de Zack. Peut-être qu'elle s'en doutait, après tout...
— C'est même certain. Elle a toujours été très intelligente, elle analyse tout tout le temps.
Je me lève et nous sortons de la chambre pour nous diriger vers le réfectoire. Mme Li ne mange plus avec nous depuis son "annonce". Elle doit être en train de martyriser la pauvre Abby...
Cara et Allick se joignent à moi. J'ai un peu réfléchi, et je leur dit :
— On doit se rebeller. Monter une résistance. Madame Li ne pourra pas nous résister si on est trop nombreux...
Cara regarde autour d'elle et dit :
— Ce serait trop dangereux. On ne doit pas prendre de risques.
Je lui prends le bras.
— Alors notre liberté ne vaut pas la peine de prendre des risques ?
— Je n'ai pas dit ça. Juste... Beaucoup mourront, et je ne veux pas de ça.
Je soupire et je me résigne. Même si je suis sûre que, un jour, une résistance sera levée, et que nous pourrons partir loin d'ici, recommencer une vie normale. Une vie normale... Ça me semble quasiment impossible.
Zack
Je me réveille lentement. Je suis allongé dans un fauteuil, dans la salle de repos. Est-ce que Madame Li m'a fait quelque chose ? Je le saurais bientôt... Elle est assise sur une chaise à côté de moi, les jambes croisées.
— Zack.
— Madame.
— Ne t'en fais pas, je ne t'ai rien fait. Je voudrai juste savoir pourquoi tu as fait ça.
Je me crispe.
— Parce que Carla est mon amie, et que ce que vous avez fait est ignoble.
Elle ne répond pas, elle se contente de noter quelque chose sur son carnet, qu'elle ne quitre pas. Je sens une rage sourde m'envahir.
— Mais répondez-moi ! Dites quelque chose !
Elle se contente de hausser un sourcil en écrivant encore quelque chose. Puis elle se lève.
— Tu peux rejoindre ta chambre. Ne t'avise plus de recommencer, où tu en paieras les frais.
Elle sort de la pièce. Toujours furieux, je me lève et je donne un coup de poing dans le mur. Et merde ! Je me dirige vers ma chambre et j'entre. La porte se ferme derrière moi, et je n'ai que le temps d'apercevoir Mme Li. J'essaie de rouvrir la porte mais elle est fermée à clé. Je donne un coup de pied faveur dedans et je m'assois sur mon lit.
C'est étrange qu'elle ne m'ait rien fait, mais elle peut toujours mentir. Je me lève et je regarde par la fenêtre. Je vois alors Carla passer, lentement, les yeux un peu dans le vide. Je repense à ce qu'elle a subi. J'aimerai pouvoir lui dire que tout va bien, que j'ai réglé son compte à ce connard.
Manaël
Je suis assis sur mon lit, Kathleen lit un livre en face de moi.
— Comment tu fais ? je demande.
— Comment je fais quoi ?
— Pour être aussi calme. Tu arrives même à lire...
Elle sourit.
— J'essaie de lire, sans y arriver vraiment. Je suis aussi angoissée que toi ou que les autres, si ce n'est plus.
Elle se tait quelques secondes, pensive, puis elle ajoute :
— À ton avis, pourquoi elle fait ça ?
— Qui, Mme Li ?
— Oui.
— Certainement pour faire avancée la science. Elle s'imagine que c'est un projet qui mériterait d'être applaudi, un projet digne d'un grand scientifique... Et il faut avouer que ce qu'elle a fait est extraordinaire.
Elle me regarde avec de grands yeux.
— Non, dis-je avant qu'elle ne parle, je ne suis pas de son côté. Mais il faut bien l'avouer, ce n'est pas courant de réussir à refermer les blessures de quelqu'un comme ça ou de créer un lien à sous si fort entre des jumelles.
Elle hoche la tête.
— Oui, tu as raison. Mme Li ne doit pas être toute seule dans sa tête...
Je ris. Elle se lève et m'ébouriffe les cheveux, puis sort. Je m'allonge sur le lit, perdu dans mes pensées. Mme Li... J'essaie de la comprendre, de comprendre comment elle peut ne rien ressentir en séquestrant des enfants et en s'en servant de cobayes, mais... Je n'y arrive tout simplement pas.
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