Expériences, tome 1,

Expériences, tome 1,

Chapitre 8 ~ Beautiful Day


Chapitre 8 ~ Beautiful Day

Comme on m'a signalé qu'il y avait trop de personnages à "retenir", j'ai mis une petite indication après chaque prénom ou nom. Bonne lecture !

 

Chapitre 8 ~ Beautiful Day

 

    Madame Li --> Directrice du lycée Sainte-Marie (Vous le saviez, ça, au moins ?)

   C'était à croire qu'elle n'avait aucun ressenti. Aucune émotion. Aucune peine, aucun dégoût. Aucun cœur. Rien. Comme si Madame Li avait un deuxième cerveau à la place du cœur.

  Elle se dirigeait vers la Salle B, où avait été "installé" Nathan. C'était un petit peu grâce à lui qu'ils avaient réussi le prodige de la veille, le N°1, leur premier produit. Ils avaient bien entendu mis de la bromure de potassium, mélangée à de l'iodate de potassium, dans cette substance. 

  À présent, elle allait voir quelles réactions Nathan allait avoir si elle lui injectait du somnifère amplifié. Elle allait entrer dans la Salle B, quand elle reçut un message de M. White lui demandant de venir en Salle A.

  Madame Li traversa le large couloir incolore et entra dans la Salle A.

  — Madame Li. Les jumelles sont réveillées.

  — Merci. Vous pouvez disposer.

  Tandis que la lourde porte blanche se refermait sur M. White, Madame Li observa les yeux emplis d'effroi des deux jumelles.

  — Qu'est-ce que vous allez nous faire ? demande faiblement Cara.

  Cette petite est assez courageuse. Si elle n'avait pas eu de jumelle, je me serai bien amusée à la faire trahi ses amis, pensa Madame Li.

  — Tu poses trop de questions.

  Elle s'approcha de Car, un scalpel à la main, et, d'un geste rapide, lui traça une longue entaille douloureuse dans le bras. Elle gémit tandis que la directrice se tournait vers Carla. Celle-ci gémissait de douleur en concert avec Cara. La même blessure c'était ouverte au même moment. Ça marchait !

  Madame Li soigna vaguement leirs plaies et sortit rejoindre Nathan en salle B, la mine victorieuse. 

  — Bonjour Nathan !

  Il lui lança un regard empli de haine pure.

  — Je vais simplement r'injecter un somnifère emplifié. Ton corps est continuellement en activité, je me demande comment tu vas réagir avec un somnifère aussi fort...

  Sans regarder les yeux affolés de Nathan, elle lui injecta un de ses somnifères.

  Au début, il ne se passa rien. Mais au bout d'une minute, il fut pris de convulsions, du sang coulait par ses yeux, ses oreilles, sa bouche, et son nez. Il était mort. Mort ! Madame Li était abasourdie. Elle avait tué quelqu'un. En fait, elle s'en fichait, d'avoir tué ce gosse.

  — J'ai trouvé la faillle de ce produit...

  Elle sortit et ordonna de réunir tous les élèves devant l'estrade, dans la cour, et d'y installer Cara, Carla, Abby et tous les cobaues actuellement dans la salle de repos. Quand elle s'y rendit, les cobayes n'y étaient pas enore, mais tous les élèves étaient là. Elle croisa le regard haineux d'Eva et Allick, qui faisaient parti des plus "dangereux".

  — Bonjour à tous.

  Le silence lui répondit.

  — Vous savez déjà que des... Élèves ont disparu. Ils sont avec moi. D'ailleurs, les voilà.

  Les cinq cobayes arrivèrent, dont Abby en fauteuil roulant.

  — Comme vous vou en doutez, ce n'est un véritable lycée. C'est un laboratoire. Je me suis servi de vos camarades comme cobayes. Pour l'instant, une expérience a porté ses fruits. Cara, Carla veuillez avancer.

  Les deux jumelles rejoignirent lentement la directrice. Madame Li, sans prévenir, entailla l'épaulle nue de Cara. Certains élèves eurent un petit cri, dont Eva. Aussitôt, le t-shirt de Carla fut également rempli de sang.

  — Grâce à un certain produit, à partir de maintenant, tout ce qui arrive à Cara, arrive à Carla. À présent, parlons de Nathan, qui n'est pas avec nous.

  Tous, en particulier Abby, se firent attentif.

  — Il est décédé au cours d'une opération.

  — Nooon ! Nooooooon ! Hurla Abby.

  Cara et Carla, des larmes au coin des yeux, la maintinrent plutôt calme.

  — C'est regrettable, certes. Je dois aussi vous dire que trois personnes vous ont trahis en espionnant pour moi.

  Elle vit Eva plisser des yeux, tout comme Allick, Manaël, Kathleen et tous le petit groupe.

  — Sarah Smith.

  Il n'y eut que quelques réactions, infimes.

  — Lola Hatkins.

  Madame Li vit de la colère dans les yeux d'Eva, qui foudroya Lola du regard, et s'en repentit.

  — Et pour finir, Zack Hamilton.

  Là, Eva exprima haut et fort sa colère.

  — Enfoiré ! T'es qu'un connard ! Tu étais notre ami !

  Allick dû la retenir pour qu'elle ne lui fonce pas dessus. Madame Li, fière de son effet, se retira, accompagnée de ses nouveaux acolytes et des cobayes.

***

    Lola --> La p****n de traitresse

  Je suis la seule de nous trois à être ici de mon plein gré. Zack a l'air abattu. Je sais qu'il a fait ça pour protéger Carla, c'est évident. Mais à ce que je sache, ça n'a pas marché, quand on voit l'état dans lequel elle est.

  Sarah et Zack ont été consigné chacun dans leur chambre, mais moi, je suis Madame Li. Elle va me faire faire une expérience sur Abby. Je suis excitée comme une puce. Pourvu que le produit marche ! Mais cette fois, il faudra éviter le somnifère.

  Madame Li me tend une seringue, une fois que nous sommes arrivés en Salle A. Tous les autres sont partis, étant donné que maintenant tout le monde est au courant.

  — Fais bien attention à l'enfoncer sur la jugulaire, Lola.

  Madame Li me parle comme elle parlerait à sa fille. Mon admiration pour elle grandit encore au creux de mon ventre.

  Je m'avance d'un pas assuré vers Abby. Je plante la seringue sur sa jugulaire, j'ai l'impression d'avoir toujours fait ça. Abby me lance des regards assassins, j'ai tout de même un minimum de pitié pour elle. Si j'étais à sa place... J'aurai réagi comme elle. Comme un animal apeuré.

  Abby est prise de soubresauts pendant une bonne minute, puis elle demeure immobile. Je m'approche lentement, tandis que Madame Li ne réagit pas. Est-elle morte ? J'aurai ma réponse dans peu de temps.

  Soudain, Abby ouvre les yeux.

***

    Allick --> Dans la chambre 117, petit ami de Cara, ami de feu Nathan

 

  L'enfoiré. Le salaud, même. Zack nous a espionnés, et on l'a même pas vu venir. On avait bien vu qu'il avait changé, mais de là à changer de camp. Eva était dans une colère noire - et doit encore l'être -, notamment parce que Zack n'était pas le seul : Lola aussi était fidèle à cette foutue Li.

  Je suis assis sur mon lit, seul dans la chambre 117. Le dernier... Madame Li nous a complètement éparpillés. Les jumelles servent de cobayes, ça me révulse. C'est une histoire de dingue. Peut-être vais-je me réveiller ? Je me fais un mouron pour elles. Nathan est mort... Mon ami est mort. Madame Li l'a tué... Et Zack... Est un putain de traitre. 

  Pris d'une soudaine colère, je me lève et enfonce un coup de poing sur la fenêtre, qui explose en mille morceaux. 

  — Merde, merde et merde !

  Nathan était un véritable ami. Cette histoire étrange autour du lycée Sainte-Marie nous avait soudés. Il était drôle, mais pouvait rester sérieux quand il le fallait, plein de vie... Et maintenant... Maintenant il n'est plus là. J'imagine largement la douleur, la peine et la colère d'Abby, sa grande sœur.

  À ce moment, je jure que Mme Li paiera. Un jour, elle crèvera, et on sera plusieurs à danser sur ses cendres.

  Soudain, la porte s'ouvre sur... Cara et Carla ! La première se jette dans mes bras et m'embrasse, tandis que la deuxième a les yeux dans le vide, encore plus traumatisée qu'avant. Elles ont toutes les deux un bandage à la main droite, et le gilet de Carla est plein de sang. Je me demande vraiment ce qu'elles ont vécu. Enfin, pour le gilet plein de sang, je sais très bien ce qui s'est passé, puisque Mme Li a fait ça devant tout le monde. C*nnasse. 

  — Enfin, vous êtes là, je me suis fait un sang d'encre ! Comment vous allez ?

  Cara lance un coup d'œil nerveux vers sa sœur, qui s'est recroquevillée dans son lit et pleure à chaudes larmes.

  — Madame Li a... Elle a testé un de ses produits sur nous.

  — Ce qu'elle nous a montré ?

  Elle se contente de hocher la tête.

  Je m'assoie dans mon lit et Cara vient se lover contre moi. Carla reste allongée dans son lit, peut-être est-elle endormie. J'imagine qu'elle a mal pris, comme nous tous, la trahison de Zack.

  — Et comment ça s'est passé ?

  — Al, s'il te plait, on pourrait éviter d'en parler ?

  — Pas de problème.

  Son visage se tord tout à coup par la haine.

  — Et ce salaud qui nous a espionné pendant deux semaines, on a rien vu !

  Une chose est sûre, il Cara croise Zack, il va morfler... La porte s'ouvre tout à coup sur Eva et Courtney. Sans demnder leur reste, elles s'asoient sur mon lit en face de nous. Mais, à peine assise, Eva se relève pour s'accroupir devant Carla, qui relève la tête de surprise. Je ne sais pas comment elle a fait, mais près d'une minute après, les deux filles nous rejoignent. J'en resterai presque bouche-bée.

  Pendant une demi-heure, nous posons des questions aux jumelles sur ce qu'il s'est passé - enfin, plutôt à Cara, parce que Carla refuse catégoriquement d'en parler, malgré sa timidité.

  En parlant de timidité, elle s'y mure de plus en plus. Elle ne parle quasiment plus, c'en est même inquiétant. J'ai bien peur que Madame Li l'aie traumatisée, et ce pour un long moment.

  Eva et Cara ont proposé d'emmener Zack derrière un bâtiment pour lui "refaire le portrait", mais en dépit de sa timidité, Carla s'y est opposée. Et de toutes façons, je n'ai pas du tout envie de faire parti de la liste noire de Madame Li.

  Trois coups retentissent à la porte, et Kathleen et Courtney entrent.


***

    Carla --> La jumelle timide, chambre 117 !

  J'ai l'impression que, petit à petit, mon monde s'écroule, tombe en miettes. J'essaie tant bien que mal de me relever, mais un jour je ne pourrai pas, tout simplement. Un jour, je tomberai, et tous mes rêves et mes espoirs avec moi.

  J'ai peur. En fait non, je n'ai pas peur ; je suis terrifiée. J'angoisse à propos de ce lycée satanique, de Madame Li, de mes "amis"... De Zack. Je ne peux pas croire qu'il aie fait ça... Mais son changement abrupt de comportement signifie le contraire. Peut-être avait-il des remords ? Ça n'excuse en rien sa faute.

  Petite, j'avais beaucoup de rêves. Passer le BAC littéraire, devenir scénariste, avoir pas mal d'argent... Mais jamais je ne me suis vue avec un mari et des enfants. Et je n'en ai pas envie. J'ai peur de beaucoup de choses, en ce moment. Peur pour moi. Pour ma sœur. Peur de ne plus jamais revoir mes parents. Peur de la mort...

  Tandis que les autres discutent, je me lève sans que personne ne le remarque. Je m'assois sur mon lit, contemplant la photo que j'avais encadrée sur ma table de nuit. Mes parents et nous. J'admire les cheveux raides de ma mère, ses yeux froids sans émotions, sans amour. Même si elle nous a toujours haïes, je ne peux m'empêcher de l'aimer. Contrairement à Cara, j'ai tout fait pour obtenir son amour tant convoité. Je n'ai jamais réussi.

  Même si à présent nos parents sont divorcés, j'espère secrètement qu'un jour ils se remettront ensemble.

  Sur cette photo, nous étions en vacances en Espagne. Tout est si beau, si chaud là-bas. Nous étions une famille unie... Enfin c'est ce qu'on croyait.

  Me surprenant, Kathleen s'assoit près de moi, jetant un coup d'œil sur la photo.

  — Ce sont tes parents ?

  Je me contente de hocher la tête, sans lever les yeux vers elle. Elle est gentille, mais je suis trop timide pour lui adresser la parole.

  Sans un mot elle aussi, elle s'appuie contre le mur, observant elle aussi la photo. Sans le vouloir, une larme coule lentement sur ma joue. Une seule larme - j'aurai sûrement besoin des autres plus tard...


21/08/2014
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